Le substitut résident du procureur de la République et le président de l’audience correctionnelle de la section de tribunal de Séguéla se sont insurgés contre le phénomène du ‘’broutage’’ qui sévit au sein de la jeunesse ivoirienne dont deux élèves de Mankono, adeptes présumés de cette pratique, ont fait les frais d’un ‘’marabout féticheur’’ par devant qui il comparaissait mercredi.
Avant de rendre le verdict de l’affaire opposant le ministère public au sieur Ouattara Cheick Abdoulaye, le juge s’est adressé pendant une dizaine de minutes à l’auditoire composé en majorité d’élèves.
‘’Allez à l’école plutôt que de chercher de l’argent facile en pactisant avec le diable’’, a-t-il lancé à leur endroit, non sans évoquer la possibilité de poursuivre dorénavant tous ceux qui ont recours aux services des charlatans.
Deux élèves, respectivement en classe de 5ème et de seconde, à savoir Karamoko Adama et Coulibaly Yaya, sont allés voir Ouattara Cheick Abdoulaye pour qu’il leur confectionne un ‘’portefeuille magique’’ qui leur donnerait à chacun 100 000 frs CFA tous les matins. En retour, ils lui auraient remis collégialement la somme de 480 000 francs. N’ayant pas été satisfaits au final, ils ont porté plainte contre le ‘’marabout féticheur’’ pour escroquerie et pratique de charlatanisme. Des infractions réprimées par les articles 203, 103 et 420 du code pénal, rappelle-t-on.
‘’Même si on prend une voiture climatisée pour aller les chercher, ils ne vont pas venir’’, a ironisé le juge à l’encontre des témoins absents à l’audience qui fut une occasion de remonter les bretelles aux partisans du moindre effort.
En reconnaissant de ‘’larges circonstances atténuantes’’ à l’accusé, le président de l’audience l’a condamné à trois mois de privation de liberté.
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